La Transylvanie côté châteaux princiers et cités saxonnes

Publié le par Pierre Macé


   Voilà huit mois que je suis en Roumanie et je n'avais toujours pas eu l'occasion de poser le pied dans la mythique Transylvanie. C'est la plus grande région du pays, la plus connue et une des plus jolies. Pour l'étranger, c'est essentiellement une terre sombre et mystérieuse; pays de légendes sanguinaires et du redouté Dracula. Celui-ci étant d'invention britannique, pour le roumain, la Transylvanie est surtout une région prospère et cosmopolite dont la campagne est bucolique et les villes somptueuses.
    Plusieurs ethnies cohabitent en Transylvanie. Outre les roumains et les roms, la région est peuplée de maghyars (hongrois) qui ont été maîtres de celle-ci pendant près d'un millénaire (mais qui ont toujours constituer une minorité face aux roumains) et de saxons (allemands) ayant immigré au Moyen-Âge et fondé les cités les plus prestigieuses.
   J'ai eu l'occasion donc de visiter la Transylvanie. Mes parents, un de mes frères et ma soeur sont venus me visiter en Roumanie pendant dix jours et nous en avons passé la moitié dans cette région. Je suis allé les chercher à l'aéroport Bucuresti-Otopeni, petite visite de la capitale, nuit à l'auberge de jeunesse et nous partons, en voiture, vers le Nord; la Transylvanie.
   Nous voilà dans la vallée de la Prahova, nous approchons de Sinaia, la station de sports d'hiver la plus renommée de Roumanie, une ville très laide, mais qui possède en son sein, un peu caché sur le flanc de la montagne couverte de sapins: le château de Peles, sans aucun doute un des endroits les plus enchanteurs du pays.

   Le château de Peles a été construit par le premier roi de Roumanie (qui en a connu quatre) à la fin du XIXe siècle. Le château, résidence d'été, a donc très volontairement cette apparence de château de contes de fées. Si le cadre et l'extérieur sont superbes, l'intérieur est d'un goût plus discutable. Les salles du château, qui ont toutes un thème particulier (bibliothèque allemande, salle du trône italienne, salle de réception maure, fumoir turc, salon français...) ont en commun une certaine sur-dose de kitsch version fin XIXe. Le château et le cadre montagneux et forestier qui l'ensèrre n'en restent pas moins exceptionnels.

   Ci-dessous, un château, dont j'ai oublié le nom, qui se trouve dans le voisinage imédiat de celui de Peles.

    Peu après, nous visitons un autre château, un des nombreux châteaux de Dracula que comporte la région! Le château de Bran est tout à l'inverse du château de Peles, exceptionnel à l'intérieur et "banal" à l'extérieur (enfin, ça reste un château, c'est impressionant en soit). Le château, dont je ne me rappelle plus l'histoire, est articulé autour d'une cour intérieure resserrée et pleine de charme et l'architecture du bâtiment lui-même semble complètement anarchique et ne répondre à aucune règle. Le résultat est on ne peut guère plus charmant.


   Nous repartons sur la route; direction Brasov. Une des sept cités saxones de Transylvanie, et qui dispute à Sibiu le rôle de plus belle ville de Roumanie.

   Nous voilà arrivés à:


    Ci-dessus la place centrale de cette ville saxonne. Il n'y a ici aucun monument gigantesque, mais l'ambiance des rues du centre ville et les couleurs des maisons rendent la ville très agréable. Tout du moins pour le centre; les périphéries sont comme partout ailleurs des blocs d'immeubles gris et communistes.
   Nous revoilà sur la route, direction Sibiu, à quelques dizaines de kilomètres. Le voyage durera de longues heures, la route étant dans un état absolument chaotique. Sur quelques dizaines de kilomètres, nous avons croisé un bonne vingtaine d'équipes de vingt ouvriers des routes nationales. Mais, à chaque fois, ils nous offraient une vision très typique de la Roumanie: les ouvriers allongés dans l'herbe à faire la sieste (à toute heure) ou un groupe de dix hommes agglutinés autour d'un autre, seul, qui creuse un trou dans le sol, les autres l'encourageant ou lui donnant des conseils. La productivité des travailleurs en Roumanie est bien souvent difficile à croire.
   Cela dit, la route reste agréable et les paysages reposants.

SIBIU:



   Tout comme Brasov, Sibiu est une ancienne place commerciale saxonne. La ville, qui fut très prospère au Moyen-Âge, n'est semblable à aucune autre en Roumanie car elle a bénéficié d'importantes restaurations il y a quelques années. Elle fut capitale européenne de la culture en 2007. La ville est superbe certes, mais presque trop parfaite. En subissant tous ces travaux de restauration, elle a acquis le charme d'une ville européenne occidentale en perdant le charme des villes roumaines. Et moi, finalement, les bâtiments un peu délabrés, je les aime beaucoup. Heureusement, on en trouve encore beaucoup à Sibiu dès que l'on sort du centre. Les façades dorées et clinquantes sont sublimes, mais celles aux couleurs plus défraichies sont pleines de charme et on prend largement autant de plaisir à les parcourir.


  Mon voyage en Transylvanie et avec mes parents n'est pas fini, mais je n'ai plus le temps d'écrire, la suite dans quelques jours donc.

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M
C'est définitvement la plus belle région que nous ayons visités en Roumanie. Moi qui m'imaginais que la Transylvanie était une région sombre peuplée de créatures effrayantes !
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